[FILM] Tokyo Sonata

Moi qui suis peu férue de Japon, malgré des lectures assidues de certaines séries, une "grande-tante" japonaise et une cousin de la même nationalité, j'ai énormément apprécié ce film.

C'est l'histoire d'une famille japonaise, dont le père est cadre, et la mère femme au foyer (normal, paraît-il, au Japon). Ils ont deux fils l'un est assez grand "pas encore majeur" d'après ce qu'on en sait, l'autre a une dizaine d'années.
Un jour, le père a le choix entre imposer un changement à la cellule familiale: déménager assez loin (en Chine, je crois....?? peu importe) pour conserver son emploi, ou se retrouver au chômage. Il préfère préserver sa famille, et se retrouve donc sans emploi, situation honteuse dans un pays qui jusque là ne connaissait que l'emploi à vie. Il n'ose pas l'avouer à sa famille, et préfère tenter de maintenir l'illusion: il continue à partir à heures fixes, en costume de travail. Puis, tout se dérègle. Le fils aîné qui était fréquemment absent du logis familial décide de s'engager dans l'armée américaine. Le fils cadet se rebelle contre son professeur (fréquent, normal et habituel par chez nous, mais exceptionnel et extraordinaire au Japon), puis décide d'apprendre le piano. Le père refuse, il vole l'argent de la cantine pour se payer ses cours. La première heure du film se déroule ainsi, décrivant la débobinage de le vie du père suivie de celle de la famille.
La deuxième heure commence (si mes souvenirs sont bons) avec le double-suicide de l'ancien camarade de lycée du père, chômeur comme lui mais très organisé dans son simulacre de vie active, et de sa femme. Première bizarrerie, le père se résigne et accepte un emploi de technicien de surface. Deuxième bizarrerie, la famille reçoit une lettre expliquant que leur fils est un pianiste prodige (en seulement 3 mois ????). Troisième étrangeté, une femme étale la glace que son fils a répandu, au centre commercial où travaille le père. Quatrième étrangeté, il doit nettoyer des W.C. ignominieusement sales (normal ici impossible là-bas). Dans ces mêmes W.C. Il trouve une enveloppe de billets (tout à fait normal là-bas contrairement à ce qu'on pourrait croire, pauvres Occidentaux que nous sommes ^^) et la met aux objets trouvés. C'est le seul moment de cette 2° heure où je me suis dit « tiens c'est bizarre » et en fait, non, pas du tout...D'autre part, le fils (pianiste) fait une fugue et s'introduit dans la soute d'un bus pour s'enfuir bien loin, et est soupçonné de tentative de vol. Il est amené au poste de police, car il refuse de parler. Autre bizarrerie, il passe la nuit en garde à vue. Ensuite, la mère est enlevée par un voleur (oui au départ le type voulait voler l'argent liquide dans la maison, mais y'en avait pas. Il essaie de s'enfuir, effrayé par une sirène de police rebrousse chemin, alors comme la nana a vu son visage, il l'enlève. Quoi de plus normal ?), qui Ô miracle ! A volé juste la voiture de ses rêves (elle a passé son permis récemment). Ils s'enfuient donc comme ça, direction n'importe où, elle au volant lui se lamentant. Elle passe au centre commercial où travaille son mari, ils se croisent, il part en courant (il ne lui avait pas dit qu'il avait retrouvé du travail puisqu'il ne lui avait pas dit qu'il était au chômage). La mère et le voleur partent vers la plage, s'installent (pour la nuit) dans une cabane de pêcheurs. En plein milieu de la nuit, elle essaie de se suicider: elle s'allonge (et s'endort) dans l'eau qui monte petit à petit. Le voleur la ramène dans la cabane (du moins c'est ce qu'on imagine, on n'assiste pas à la scène mais on la voit se réveiller seule dans la cabane). Celui-ci s'est suicidé, en roulant (en voiture forcément, pas en patins à roulettes...) vers le large. Du moins, c'est ce qu'on imagine au vu des traces de pneu s'enfonçant dans la mer. Pendant ce temps, le père est parti en courant, s'est débarrassé de son enveloppe, et s'est fait renverser par un camion. Encore un truc bizarre: le matin il se relève comme si de rien n'était, et en plus il est couvert de feuilles mortes (les agents de propreté font bien leur travail au Japon, alors il ne devrait pas y avoir de feuilles dans les rues). Et là, retour maison pour tout le monde. Le film se finit pendant l'audition du fils cadet, qui est un pianiste prodige, ne l'oublions pas, ce qui explique pourquoi tout le monde se lève et se met autour de la scène pour mieux l'écouter. A la fin de son morceau, les parents (qui étaient dans la salle), se lèvent, et viennent le chercher directement sur scène (!!).
Toutes ces bizarreries de la deuxième heure permettent de penser que nous sommes en présence d'un film fantastique (ça tombe bien, le réalisateur Kiyoshi Kurosawa a fait pas mal de films fantastiques).

Je vous ai livré là mes souvenirs du film, et de l'analyse qu'en a faite mon professeur d'Histoire féru de Japon (et qui a été bien inspiré en nous emmenant voir ce film), émaillés de quelques remarques personnelles. Ce film m'a beaucoup plu, premièrement parce-que c'était une vision du Japon qui complétait celle que j'en avais (les mangas...), deuxièmement parce-que c'était la première fois que j'entendais du japonais (pendant une durée aussi longue, je veux dire), et troisièmement à cause de la seconde lecture que l'on pouvait en faire.
J'espère que ça vous aura donné envie d'aller le voir...

Il y a quand même beaucoup de trucs bizarres, c'est étrange non !

*tire la langue*
puisque t'as envie de faire le malin trouve-moi des synonymes de ces mots-là...Parce-que je sais pas comment faire sans passer par des périphrases (et donc faire un truc encore plus long...) !!!