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Corps du délire

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Message  Ehtoolta Pyyntö Mar 16 Avr - 21:33

Une pièce de danse contemporaine en cours d'écriture, dans laquelle figureront quelques uns de mes textes. Les voici tous.

* Gargouilles qui respirent au son des violons, qui brisent les verrous de leur prison charnelle pour aller embrasser la passion qui les anime.
Les notes qui s'échappent du luth viennent colorer les masques qui se promènent dans la nuit chaude, embaumée de chèvrefeuille et de jasmin.
Etoiles solitaires dans la nuit du désert, goûtez la saveur du soir qui s'étire, au son des rires ; les palais savourent le thé à la menthe, les grains de sucre fondent sur les langues.

* Pantomimes d'un genre qui n'est pas le leur. Idées préconçues d'une réalité unique. Admettre la pluralité du vrai. Revoir ses clichés différemment, sous un nouveau jour, une nouvelle nuit. Aimer l'autre, et s'en emparer pour mieux le reproduire. Rire des pleurs du ciel, et se remémorer. Se remémorer quand on voulait hurler, hurler son désespoir, sa haine, son besoin d'amour, d'approbation.
This is the girl who cried to be heard.
Ils sont là. Pas juste là. Ils sont là. Ils veulent qu'on les voie. D'aucuns ne les voient pas. Ceux qui ont choisi de ne pas voir.
Misfits, je vous aime.
Allez-vous en maintenant, telles les réminiscences fugaces d'un rêve qui n'est plus là. Et qui s'en est allé vers d'autres rivages, imprimer son souvenir sur d'autres rétines.

* Transe. Rythme. Mélodie. La chamade des coeurs trouve un écho dans l'immensité de l'océan. Celui de tes larmes. Non, ne pleure pas, même si ce doit être de joie. Ce précieux élixir, vaisseau des sentiments. Je t'aime. Moi non plus. Oui, j'aime me parler à moi-même. Grand bien vous fasse que cela dérange, moi je m'aime, et je le dis.
Entrez dans ce cirque tranquille où se danse le tango des genres. La verticalité flirte avec la profondeur, les rondeurs contre les vallées.
Union charnelle, union mortelle, répand la vie, engendre la mort, est, n'est plus.
Choc. Eprouvez-le, je vous l'ordonne. Et vivez, aimez, je vous implore.
La haine est le remède à la vie, elle guérit de l'amour.
Abandonne. Détache. Meurt.
All the same take me away we're dead to the world.
Et c'est bien mieux ainsi. Pire que mieux. C'est la non-vie.

* Laissez-moi vivre, laissez-moi aimer, laissez-moi haïr, laissez-moi ignorer. Je ne veux un vide pour vie, je ne veux à moitié vivre.
Ma cigarette à la main, j'absorbe ce poison qui guérit mes blessures, cette tristesse tangible, ce désespoir qui s'instille dans l'air.
Elle parle d'amour avec la voix de la tendresse. Je veux qu'il m'aime. Je veux qu'il revienne. Sa complainte ressemble à la mienne. Deux âmes en perdition chantant la perte de leur essence, de leur raison d'être.

* A l'encontre de la tendresse, le rire.
A l'encontre de l'envie, le dégoût.
A l'encontre du couple, le groupe.
A l'encontre de la vie, vous.

* Plic. Ploc.
Le sang ruisselle hors de mes veines.
Plic. Ploc.
La vie haïe se déverse hors de mon corps.
Plic. Ploc.
L'amour carmin coule lentement sur ma peau.
Plic. Ploc.
C'est fini.

* Il l'a vu. L'a vu et l'a aimé. Dès le premier regard. C'était évident. Naturel. Apaisant. Il l'aimait aussi. Tout aussi fort. Tout aussi doucement. Ils s'aimaient. Mais les jaloux ont détruit cet amour. Ils ne voulaient pas de cet amour. Il leur faisait peur. Avec lui, ils se sentaient vulnérables. En amour, on est invincible.

* Allongé sur le sol, les yeux fixant la lumière, je me sens étranger. Trop concerné. Et à la fois rejeté. Qu'ai-je à faire pour gagner ma place ? Celle-ci ne m'est-elle pas due ? Il faut croire que non. Mais je me battrai. Et je gagnerai le droit d'être, à la sueur de mon front, au sang qui coule de ma plume. Dussé-je y passer l'éternité.

* Les hommes ne pleurent pas. Ils ressentent mais n'ont pas le droit de le montrer, tant l'exclusion est forte pour un homme qui laisse ses pensées rouler le long de ses joues.
Perles d'amour, de joie et de haine. Il n'est rien de plus beau qu'un homme qui pleure.
Les hommes ne rêvent pas. Mais moi je rêve, je rêve d'un jour où je serai accepté.
Je rêve d'un monde qui ne me lapidera pas dès lors qu'il me voit.
Imagine if it were illegal for you to be you.
Mon estomac se soulève tant la violence de la révulsion que je leur inspire est toxique.
Et je vomis, je vomis mon être, je vomis ma vie.
Ils m'ont tué par leur indifférence, je les avais blessés par ma différence.
Parfois j'imagine comment la vie aurait été si j'avais été comme eux. Normal.
Je me hais.
Je ne me supporte plus.
Et c'est ma faute.

* Elle marchait. Elle était belle, fière, et triste. Ses jupons déchirés oscillaient derrière elle, la cendre de sa cigarette tombait sur les pavés. Elle allait lentement, ses talons aiguilles lui meurtrissaient les pieds. Sa poitrine généreuse, engoncée dans un corsage, blessée, laissait échapper un souffle heurté.
Elle ne vit pas l'homme, ne vit pas la lame, ne sentit pas la déchirure de ses chairs. Une rose de sang s'épanouissait sous ses jupons vermeils. Il sourit. Il ferma les yeux. Il était enfin libre.

* Un jour, je me suis pris à observer le ciel, et à rêver d'une autre vie. Mais ma mère m'a puni.
Un jour, je me suis pris à l'observer, lui, et à rêver d'une autre vie. Mais ma mère m'a puni.
Un jour, je me suis pris à observer ma vie, et à vouloir la prendre en main, mais ma mère m'a pris la main, et m'a dit :
Je t'aime, je te protège, ce que tu veux n'est pas bon, écoute-moi toujours.
Et j'ai tué ma mère. Et j'ai ri.

* Je n'ai pas le droit de vivre. Mais je veux être. Je suis la contradiction ultime, l'exact opposé du miroir social, l'antagonisme suprême, le déséquilibre complet.
Comment, dans une société aux cadres établis, immuables, pourrais-je me sentir vivant ?
Moi, la créature. Le cauchemar. Cette jument de la nuit qui galope dans un sillage de mort pour apporter les calamités sur le bon peuple de ces terres. L'élément perturbateur. La bombe.
La dynamite veut s'inclure. Comment fait-elle ? Elle explose, fait de la place pour les débris de son corps et de son âme. Vous l'avez faite explosive, ne vous plaignez pas des dégâts.
Little boys who play with fire get their fingers burnt.
Mais le feu dévorant qui creuse sa place à coups d'étincelles, de flammes et de braises détruit aussi son être, ne laissant que des déchets calcinés et des cendres.
Ni morte, ni vivante. Sans avoir le droit de vivre, elle n'a pas le droit de mourir. Cette belle abomination qui me définit, me complète et m'engendre.


Voili voilou =D Mais à part ça, je suis de bonne humeur ces temps-ci ^^
Ehtoolta Pyyntö
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