Feuilles Mortes

Son cou. La courbe de son oreille à peine caressée par quelques petits cheveux. La ligne de ses jambes. Ses épaules un peu courbées mais décidées. Son dos. Ses lèvres, les perles de ses dents. Son rire, son regard. Sa manière de baisser les yeux avec un petit sourire. Les petites étoiles dans ses yeux. Ses longs doigts fins. Le rose de ses joues. Ses hanches trop prononcées pour un garçon, presque pas assez pour une fille. Elle.

Ses épaules carrées. La courbe de son dos blanc. Ses mains à la peau tellement douce. Son torse presque imberbe, son torse d’ancien sportif. Ses bras musclés. La ligne droite de son nez. Ses yeux si grands, trop bleus, trop grands. Sa bouche parfaite, ses lèvres désirables. Son sourire quand je le fais rire. Son sourire quand il parle. Son regard quand il joue, quand il fait de la musique, ses yeux posés sur moi. Ce regard-là ce soir-là quand j’ai juste remis une de ses mèches en place, son regard…attentif. Le rouge de sa bouche, le bleu de ses yeux, le blanc de sa peau. Lui.

Je ne peux détacher mon regard de l’un que pour passer à l’autre. Je suis assise au fond de la classe et ils sont tous les deux devant moi. Lui juste un rang devant, si je me penche sur la table, au point de poser mes seins dessus, je peux toucher son épaule du bout des doigts. Elle, je ne peux pas, elle est deux rangs devant. Le prof parle des sous-entendus érotiques du texte comme d’habitude, moi je préfère les regarder, elle et lui et laisser libre court à mon imagination.

Elle… elle, je voudrais juste me glisser là contre elle alors qu’elle est assise. Caresser du bout du doigt l’ourlet de son oreille auquel pend une boucle faisant ressortir son côté féminin. Puis y passer ma langue, juste ça… Juste goûter cette chair délicate. Je voudrais pouvoir aussi effleurer son cou, laisser mes doigts courir le long de cette courbe…et puis peut-être passer la main d’une de ses épaules à l’autre, attraper son fin visage et poser mes lèvres sur ses lèvres. Ses lèvres si fines, ses lèvres de fille. Mettre de la tendresse pour qu’elle se laisse faire, laisser glisser l’autre main le long de sa taille, attraper sa main ou encore se poser sur sa cuisse… Caresser ses longues jambes, apprécier de la main cette courbe parfaite… Je voudrais juste qu’elle se laisse faire, qu’elle me laisse goûter sa peau, passer la main sous le top que je devine sous sa chemise blanche, l’effleurer juste là, faire réagir son corps, rien qu’un peu…. Mais elle c’est défaire la chemise du prof dont elle rêve alors je tourne mes regards vers mon plus proche voisin.

Lui… Je voudrais qu’il me prenne dans ses bras. Je voudrais me blottir contre lui, sentir ses bras m’entourer poser la tête sur son épaule, me réfugier dans son cou… Il a le pouvoir de m’apaiser, moi qui stresse comme une malade le matin avant d’arriver en cours… Mais l’apaisement n’est que mental. Me blottir contre lui ne suffirait pas longtemps. Je ne pourrais pas laisser mon visage contre son cou très longtemps. Il faudrait que nos bouches se rejoignent, que je puisse voir ces magnifiques yeux du plus près possible, passer la langue sur l’arête de son nez, croquer le bout de son oreille… Glisser un doigt dans le col de sa chemise, m’arrêter à ce fameux troisième bouton, limite ultime. M’y arrêter rien qu’un instant le temps de se préparer à le défaire, à défaire tous les autres. Je voudrais qu’il me tienne par la taille et me regarde, je voudrais me coller à lui, je voudrais revoir ce torse sans ce vêtement noir, juste sa peau blanche, si blanche… Je voudrais qu’à son tour il pose les lèvres sur mon corps, je voudrais que lui aussi soit pris des mêmes envies. Je voudrais qu’à force de jouer avec ma montre-pendentif il frôle mes seins comme l’autre fois mais qu’il s’y attarde, laisse ses doigts passer du frôlement à l’effleurement, sa main entière, ses mains si douces… Je voudrais qu’il attrape mes genoux comme l’autre fois, m’attire à lui. Je voudrais qu’il se jette sur moi, pas pour me faire la bise cette fois, qu’il m’embrasse vraiment, sauvagement ou avec passion, n’importe comment, je veux sentir sa bouche contre la mienne. Je veux me blottir contre lui, enlacer ses jambes des miennes, poser les mains sur ses hanches larges, passer un doigt le long de sa colonne vertébrale de bas en haut, le long de la courbe de son dos, puis laisser ma main… Le souvenir de ce mâle vêtu d’un simple caleçon noir me revient, plus présent que tout ce qu’il y a autour de moi… Non ce sont ses épaules là à quelques centimètres de moi, ses épaules que je pourrais toucher. Ce dos que je désire je pourrais y passer mon doigt tout de suite, je pourrais…

Maintenant c’est la pause. Avec quelques filles on papote près de la fenêtre, Elle vient nous rejoindre avec un grand sourire et un bond enthousiaste. Elle est mignonne. On discute, Elle est tout près de moi maintenant. Tellement près…Je n’aurais même pas à tendre la main pour la toucher, juste bouger un peu mon doigt, caresser l’air et j’effleurerais sa main. Je n’écoute plus ce qu’elles disent, je regarde sa bouche si mobile, tout près de moi, si près… J’aurais à peine me pencher pour l’embrasser… J’arrache mon regard de son visage, je me tourne vers les autres, essaie de me raccrocher à la conversation, j’appelle « ma chérie » et caresse avec des airs d’allumeuse l’épaule d’une fille qui sait parfaitement que je désire la fille d’à côté mais qui n’est pas totalement rassurée, alors qu’elle, elle ne me fait rien. Elle est pourtant jolie cette petite poupée orientale, mais non, c’est la liane d’à côté que je préfère. J’arrive à penser à autre chose, à être juste une fille au milieu d’autres filles qui dit des bêtises. Je jette un œil de l’autre côté de la salle, on échange un sourire avec Lui. Il me fait une grimace, je souris en détournant le regard, puis revient à lui juste le temps de saisir son sourire complice…

Tu connais mon avis

je prie pour en avoir d'autres

Tu connais aussi le mien

nan jconnais pas le tien d'avis Anthony, vu que t'es pas sur le forum d'Hafssa et que je t'ai pas fait lire ce texte en privé >_>

Ha, je parlais de ce que tu devrais faire. Ça, tu le sais.

Sinon, très beau texte, vraiment

super!!!! un nouveau texte et un texte original en plus...

j'aime beaucoup... un cœur qui balance entre deux et des mots simples pour évoquer les premiers émois ...

bravo Yasmina

merci ma Jade, ça me fait très plaisir que ça te plaise