Mort douce.

Je sens la rage m’envahir, la tristesse aussi. Il fait nuit, et dans la chaleur nocturne je pense à toi. Je pense à tes yeux, à ton sourire, à ton magnifique regard, à tous ces mots doux que tu m’as dit, à ta voix que j’aime tant. Je ne peux me permettre de te laisser aller, tu pars, je te sens partir, je ne peux l’accepter. C’est du désespoir, ô doux venin, qui envahit mes pensées. Je ne peux supporter l’idée de te voir partir, je ne peux supporter l’idée de te voir avec un autre. Je veux que nous soyons ensemble pour l’eternité, je t’aime, mon coeur est en feu quand je pense à toi, je pleure de joie quand je te parle, mes sentiments sont trop forts, les mots ne peuvent les exprimer. Alors je me décide, on va être ensemble pour toujours et à jamais. La nuit me rechauffe, j’enfile mes bottes et ouvre la fenêtre. Je regarde vers le bas. Ce n’est pas loin. Je saute. La chute dure quelques instants, le temps suffisant pour permettre à l’air de jouer entre me cheveux et sentir mes entrailles flotter à l’intérieur de mon corps. J’arrive au sol, mes pieds sont en feu mais les bottes les protègent. La nuit est devant moi, imposante et rassurante, la douce amante de tous les poètes déchus, la douce mère de tous les mythes. La lune me sourit depuis le ciel, ô Mère imposante donnez-moi le courage de parvenir à mes fins. Et je marche. Je marche. Je marche. Lentement mon désespoir se transforme en courage, et mon coeur bat de plus en plus vite. Je sens mes veines remplies d’adrenaline. Je m’approche de toi. J’arrive devant l’immeuble et je vois ta fenêtre. Tu dors. Je m’approche de la goutière et j’escalade. Je sens l’excitation monter en moi. Je perds équilibre et ma main lache la goutière. J’ai mal. Je lèche mes doigts et le goût du sang m’excite, je sens mon sexe durcir. Je continue à escalader. Je parviens à mon but. Je suis devant ta fenêtre. Tu dors. Je t’aime mon amour. Et mon coeur s’arrête de battre. Je casse la vitre qui vole en éclats. Ça fait mal. Je saigne. Le sang m’excite encore plus. Je mouille. Tu sursautes. D’abord tu ne comprends pas puis tu me reconnaît. Tu as peur. Je saute dans ta chambre et m’approche de toi. Je laisse du sang derrière moi. Je pose mes mains sur ton corps. Tu me regardes, je peux lire l’incompréhension et la peur dans tes yeux. J’adore te voir ainsi, tel un chien battu. Je pose mes mains nues, froides et sanguinolantes sur ton cou chaud. Je sens la transpiration innonder ta peau, et ton pouls s’accélérer. Mes mains entourent ton cou et je le serre entre mes mains. Ta respiration coupée tu te débats. Tu t’étouffes. Tu serres mes poingés et me griffe. Mais la douleur et le sang me donnent du courage pour continuer. Je serre encore plus fort. Peu à peu tu arrêtes de te débattre. Tu meurs. Maintenant c’est à moi de te rejoindre. Je sors de ma botte mon coteau et me taille lentement les veines. Je veux souffrir. Le sang coule, j’aime voir mon sang. Je vais te rejoindre et je souris. Je commence à avoir la tête qui tourne. Je m’évanouhit lentement alors qu’un marre de sang se forme autour de moi et les premiers rayons de soleil iluminent mon sourire... Enfin nous serons ensemble. Ensemble pour toujours...

Ouah, la chute ! Un texte plein de douleur et de souffrance, enfin, c'est ce que j'y vois moi ^^, très bien écrit, l'ambiance se fait sentir, des phrases brèves mais efficaces, j'aime vraiment beaucoup ! =D