Le désir de peindre
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Le désir de peindre
Bon je pense que ce n'est un secret pour personne j'adore Baudelaire.
Mais ce poème-ci est mon favori, je ne peux expliquer l'émotion que j'ai ressentie la première fois où je l'ai lu, et à chaque fois que je le lis je suis subjuguée.
Je me souviens m'être dit après une première lecture "Alors il existe des êtres capable d'écrire des choses si belles? Capable de me procurer tant d'émotion avec une plume et un peu d'encre?"
Ce poème et Baudelaire en général m'ont donné envie de lire, de m'intéresser aux mots et à la poésie sous toutes ses formes.
Le désir de peindre de Baudelaire
"Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire !
Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu !
Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l’éclair : c’est une explosion dans les ténèbres.
Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l’a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d’une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent ; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l’herbe terrifiée !
Dans son petit front habitent la volonté tenace et l’amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l’inconnu et l’impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d’une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d’une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
Il y a des femmes qui inspirent l’envie de les vaincre et de jouir d’elles ; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard."
Mais ce poème-ci est mon favori, je ne peux expliquer l'émotion que j'ai ressentie la première fois où je l'ai lu, et à chaque fois que je le lis je suis subjuguée.
Je me souviens m'être dit après une première lecture "Alors il existe des êtres capable d'écrire des choses si belles? Capable de me procurer tant d'émotion avec une plume et un peu d'encre?"
Ce poème et Baudelaire en général m'ont donné envie de lire, de m'intéresser aux mots et à la poésie sous toutes ses formes.
Le désir de peindre de Baudelaire
"Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire !
Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu !
Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l’éclair : c’est une explosion dans les ténèbres.
Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l’a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d’une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent ; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l’herbe terrifiée !
Dans son petit front habitent la volonté tenace et l’amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l’inconnu et l’impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d’une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d’une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
Il y a des femmes qui inspirent l’envie de les vaincre et de jouir d’elles ; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard."
Re: Le désir de peindre
étant passionnée par Baudelaire, j'imagine que tu sais de qui il parle...Je pense qu'il s'agit de cette femme noire, qui fut longtemps sa maîtresse et qui l'inspira énormément..
encore une fois, j'ai oublié son nom...
encore une fois, j'ai oublié son nom...
Re: Le désir de peindre
Sa "Vénus noire" Jeanne Duval non?
J'aime beaucoup "La Chevelure" aussi qu'elle lui a inspiré.
J'aime beaucoup "La Chevelure" aussi qu'elle lui a inspiré.
Re: Le désir de peindre
Ouiiiii c'est ça !!! Bravo Shiva !!!!
J'imagine que c'est d'elle qu'il parle dans ce poème...qu'en penses-tu ?
J'imagine que c'est d'elle qu'il parle dans ce poème...qu'en penses-tu ?
Re: Le désir de peindre
Et bien c'est une œuvre extraite de "Petits Poèmes en prose" (ou Le Spleen de Paris) qui est un recueil posthume parut en 1869 mais Charles Baudelaire les à écrit entre 1855 et 1864.
Il a connue Jeanne en 1842 et qu'ils se sont aimés et séparés jusqu'à la mort de Charles s'est possible.
Certain pense que "le désir de peindre" n'est pas dédié à Jeanne mais j'avoue que je pense que oui. C'est quand même le seul grand amour de Baudelaire et bien que tout le monde la décrive comme une femme pas très jolie et sans charme, elle lui à quand même inspirée des poèmes qui figurent parmi ses plus beaux. Je pense que c'est l'unique personne à avoir pu lui servir de muse pour une œuvre aussi belle.
Ou alors je suis trop romantique.
Il a connue Jeanne en 1842 et qu'ils se sont aimés et séparés jusqu'à la mort de Charles s'est possible.
Certain pense que "le désir de peindre" n'est pas dédié à Jeanne mais j'avoue que je pense que oui. C'est quand même le seul grand amour de Baudelaire et bien que tout le monde la décrive comme une femme pas très jolie et sans charme, elle lui à quand même inspirée des poèmes qui figurent parmi ses plus beaux. Je pense que c'est l'unique personne à avoir pu lui servir de muse pour une œuvre aussi belle.
Ou alors je suis trop romantique.
Re: Le désir de peindre
Un univers de grande sensibilité en permanence nous éclaire en tes écrits.
En vérité je le découvre en profondeur.
Cela vibre vertigineusement tout en dedans
Impressionné je suis
En vérité je le découvre en profondeur.
Cela vibre vertigineusement tout en dedans
Impressionné je suis
Trop-fort-la-vie- Petite plume
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Date d'inscription : 26/04/2009
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Localisation : Orléans
Re: Le désir de peindre
Je suis peut être trop sensible? Même si je ne pense pas que l'on puisse être "trop sensible" comme il est impossible d'aimer "trop". Enfin c'est une reflection personelle sans fin...
Je sais juste qu'il y a des êtres bien plus sensibles que moi et j'en suis toujours impressionée.
Je sais juste qu'il y a des êtres bien plus sensibles que moi et j'en suis toujours impressionée.
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