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sergu
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Message  Silent-Writer Jeu 16 Juil - 9:52

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Dernière édition par Silent-Writer le Jeu 14 Oct - 10:09, édité 2 fois
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Message  sergu Jeu 16 Juil - 10:00

les larmes me viennent
je crois que je n'ai rien d'autre à ajouter
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Message  Trop-fort-la-vie Jeu 16 Juil - 22:35

Il fait chaud, une chaleur pour moi inconnue. Enveloppante jusque dans les moindres recoins du corps. Chaleur humaine contre chaleur naturelle, l’air se fait lourd et l’atmosphère se fait dense. Bangkok, Thaïlande, juillet 1997.

Je suis petit, pieds nus il me semble, un short simple orange et rouge à motifs, le orange domine ; élastique, lacet simple : prix léger. Un t-shirt peut-être bleu foncée délavée. J’ai 2 ans, mon frère 3, son short est même que miens mais avec pour couleur maîtresse le bleu, la couleur du t-shirt ? Oublié, tant pis.

La maison est agréable, aérée, l’entrée est en bois, parsemée de fauteuils, un ensemble beige.
Sur la gauche une entrée donnant sur un salon spacieux, et la cuisine : deux marches inégales en pierre couleurs sombre, sur la gauche une grille en fer, sur ma droite une table rectangulaire usée, des chaises minables, le tout dans un ensemble sombre que donnent l’impression des murs.

A deux ans je ne me souviens que de quelques scènes, parlons de l'une d'entres elles, douze ans après, ma mémoire ne me fait point défaut. A part quand mes sentiments mélancoliques assombrissent chaque objet, chaque couleur et l’aura même de cette pièce.

8 heures par là ? Peut-être, une nuit différente, une matinée simple. 3 dans la cuisine : mon frère, moi, ma mère. La table est recouverte d’un sachet de pain de mie entamé, des couteaux, une bouteille de sirop typique de la Thaïlande, un pot de chocolat à tartiner, et mon gobelet à lait, bleu clair, vieux, usée, deux boucles, plastique, si grand pour mes mains et mon cœur. Mon frère est là, à gauche en bout de table, seulement 1 quart de la table est remplie, vers le coin bas, coté gauche, ma mère est debout, grande, brune, neutre.

Elle nous tartine ce pain de mie blanc et moelleux en utilisant doucement un couteau, modérant ainsi l’étalage de chocolat sans trop d’excès. Alors elle plia les tartines en deux comme on pli une feuille de papier A4. Elle finie par nous les distribuer et nous regarda.

Je vis cette si grande tartine dans mes mains, si petites mains, cette si grande tartine et je commençais à l’approcher de ma bouche. L’odeur du pain et du chocolat si près de mes lèvres, se refermant délicatement sur ce mariage exquis qu’était celui de ce goût, le centre d’une tartine pliée, c’était ma partie préférée pour son moelleux, son goût et le simple fait que c’était d’instinct le seul endroit où me venait l’esprit de croquer.

J’entamais goulûment ma tartine ainsi, pour arriver finalement à la croûte, foncée, marron, moins bonne, sèche : ma partie détestée. Il ne restait plus que la fine croûte formant une tartine fine et longue, je la tournais verticalement et entamais la démarche pour la finir.

Ma mère prend du pain de mie au moment où j’écris...Ça tombe bien.

Ma vision se troubla, ma tête, sous le choc, fit un aller retour, je commençais à pleurer quand je compris qu’elle m’avait tapée sur la tête. Par réflexe j’ai faillis lâcher ma tartine, non elle me taperait encore, je l’éloignait avec mes mains mais la rapprocha aussitôt pour la fixer malgré le flou de mes yeux. Pourquoi ? A quand le prochain coup ? Que faire ? Qu’est ce que j’ai fais ? Je n‘ose la regarder, elle ne me dit rien mais tourne horizontalement ma tartine d’un geste rapide et violent, mon frère mange la sienne de cet manière, mais moi je la remet verticalement par réflexe et logique, un autre coup sur le bras, avec une spatule en bois ou un bâton peut-être, ma peau blanche vire au rouge mes mains tremblent, des larmes tombent, je les vois sur la table...Là ou l’impact de la larme s’est fait le bois se met à foncer, humide.

Souvenir bien connus...Des larmes qui coulent et le bois qui répond d’un clin d’oeil affectif en fonçant l’endroit ou l’une de mes larmes est bien tombée...Comme si elle voulait me délivrer un message de compassion. Quand je suis dans ces moments là je pense toujours aux objets qui eux, doivent voir tant de choses dans leurs vies.

Je fixe toujours ma tartine, paniquant, ceci n’arrangeant rien.

Je redirigeais la tartine vers ma bouche, un coup fit baisser ma tête vers la table ceci faisant de même lâcher des larmes conséquence de mes yeux qui se fermait brusquement et du mouvement que faisait mes bras pour se protéger la tête. J’entrouvrais la bouche et j’introduisis mon bout de tartine, d’autres coups, je recommençais, des difficultés de respirations apparaissaient, j’avais du mal à avaler.

Pourquoi j’avais tant de mal, ma gorge se bloquait, une boule, une douleur, la panique, le morceau mâché était passé par la trachée mais l’impression de dessèchement soudain , suivait, quelques secondes désagréables. J’avais mal aux ganglions, aux muscles de ma gorge peut-être ankylosés.

Je ne me souviens plus après.



Le plus dure ce n'est pas de l'écrire mais le l'accepter.

Cher Yann, tu acquières une bien belle une écriture qui s’apure de jour en jour. Les images que tu nous offres sont parlantes et lourdes de sens.

Toutefois le temps ne fait rien à l’affaire…

Il est des souvenirs qui nous encombrent comme autant de tâchent assombrissant le passé. Parfois il en est qui prennent tellement de place en notre histoire qu’ils occultent tous les autres. Le sombre l’emporte alors sur l’espoir. La lumière d’un avenir plus heureux semble avalée comme au bord d’un trou noir absorbant toute la matière alentour

L’effort pour oublier ces mauvais souvenirs est aussi vain que de vouloir ne plus y penser. Comment ne plus penser à une idée précise ? Le fait même de ne plus vouloir y penser est encore y penser. Il n’y a pas de meilleur moyen de ne pas dormir que de vouloir à tous prix dormir.

L’erreur serait alors de tout faire pour effacer ce passé douloureux, car cela ne se peut. Mais faut-il pour autant accepter aujourd’hui les mauvais souvenirs d’hier ? Personnellement je ne le pense pas. Il convient de différencier l’événement dramatique en lui-même et la charge affective qui y est liée. Ce qui est insupportable, inacceptable, ce sont les situations. Jamais nous ne devrons accepter, tolérer, admettre ou cautionner certaines situations vécues lors de notre enfance si ces situations témoignaient de mauvais traitements à enfants ou à toute personne chère… Avec le temps, les années et l’histoire, il est possible de pardonner. Mais oublier et accepter, jamais. Oui nous pouvons pardonner mais ne jamais oublier ou accepter.

En revanche la charge affective éprouvée lors de l’événement, voilà ce qu’il va nous falloir accepter. Car rien ne pourra l’atténuer sauf à l’accepter comme une partie de nous. Ce qui est traumatisant dans une situation ce n’est pas l’événement en lui-même mais la manière dont nous l’avons vécue. Un événement peut paraître bénin au regard d’autrui mais peser lourdement dans le souvenir de certains. A l’inverse certaines situations particulièrement dramatiques peuvent ne laisser que très peu de dommages dans le psychisme.

Ce qui compte le plus en notre psychisme ce n’est pas la réalité mais la perception de la réalité. C'est-à-dire la charge affective avec laquelle nous ressentons un événement. La souffrance psychique impacte beaucoup plus durablement l’histoire d’un sujet que la souffrance physique. La souffrance physique, même exacerbée, s’efface rapidement de la mémoire. Essayez donc de vous remémorer une grosse douleur physique (un coup violent, une rage de dent…) vous pourrez peut être dire « oulala j’avais super mal » mais vous ne pourrez la ressentir. Par contre si vous avez ressenti une souffrance psychique (un deuil, une rupture, une humiliation sévère…) un rien suffit à la réveiller avec ampleur….

Ce qui marque et devient traumatisant ce n’est pas l’événement mais là manière dont il fut ressenti et la manière dont il surnage dans la mémoire jusque prendre tellement de place qu’il annihile toute possibilité de dépasser cet événement. Voilà ce qu’il nous faut accepter car il est impossible de le changer. Le manque d’affection ressenti dans la petite enfance résonne infiniment plus dans notre histoire que tous les événements qui illustraient ce manque d’affection. Creusant un manque toujours plus grand que d’aucun tenteront de combler tout au long de la vie. Cela peut engendrer une recherche infinie auprès de multiples partenaires sans jamais être réellement satisfait (ou se lasser très vite) car la recherche impossible aurait pour objet de combler aujourd’hui le vide d’hier.

Accepter le manque affectif d’hier, voilà la clé. Les souvenirs suivront naturellement ou non, mais qu’importe puisqu’ils ne seront plus source de souffrance. Accepter c'est-à-dire vivre avec cette réalité ressentie, comme l’on accepte un élément physique qui nous distingue des autres. A la longue cela n’encombre plus le présent et permet de se projeter sans angoisse

Par pudeur et respect je ne puis illustrer mes propos mais un ami, un frère infiniment miens a connu tant de ces situations hautement traumatisantes (maltraitance caractérisée avec condamnation…) que depuis nous avons eu tant de fois l’occasion d’échanger avec des spécialistes pour comprendre….
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Message  Marguerite Orignal Mar 21 Juil - 17:59

je ne dirais pas tout ce que je pense...je sui trop revoltee par ce que je viens de lire pour pouvoir dire de choses...qui ne seraient pas blessantes...
Alors simplement: c'est injuste !!!!!! Mais, nous, on t'aime...
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Message  Aya Mar 21 Juil - 18:02

Seb j'ai édité ton message parce que c'est illisible... faut vraiment que je t'apprenne à citer xD
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Message  Marguerite Orignal Mar 21 Juil - 18:03

et pis en plus quel besoin de citer le texte en entier ??
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Message  Vinouxs-ostéo Ven 24 Juil - 22:37

Mon cher Yayou

Je suis enfin libre de pouvoir lire tes textes.

C'est vrai que plus ca va et plus ton écriture devient magique. On a vraiment l'impression d'etre devant un tableau. Je sais que d'une certaine facon ca te permet de te libérer et c'est trés bien ainsi.

Tu es un jeune homme tellement adorable mon chéri qu'il me tarde vraiment qu'on se voit pour te prendre dans mes bras et te montrer toute l'affection que je te porte.

Accroche toi Yayou, parce que ici tu es avec des gens qui t'aime et tu dois en faire ta force.

Je t'aime de tout mon coeur mon Yayou et je t'embrasse tendrement ...................................... 113302
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